jc3eja3 (2016)
Vidéos, dessins, pièce sonore, photogrammes, cheveux coupés
Disséminés dans l’espace d’exposition


«Je coupe 3 ans et j'attends 3 ans» était en 2014 une expérience de réappropriation d'une action très symbolique dans la culture coréenne. Couper ses cheveux pour les coréens, jusqu'au début du XXème siècle, était considéré comme une action déshonorante. Dans une société empreinte de confucianisme où le corps est considéré comme un don des parents, l'altérer d'une façon ou d'un autre peut être vu comme un outrage à la piété filiale. Encore de nos jours, se raser la tête collectivement demeure un moyen puissant de protestation politique.

Le projet qui découle de cette performance qui s'est tenue le 4 août 2014 sur une piazza turinoise, en attendant la prochaine performance qui aura lieu en 2017, est une tentative de décorticage de cette action. À partir de la captation vidéo, qui reste la trace la plus proche de la réalité de cet événement vu par un public restreint, 15 courtes vidéos, une cinquantaine de dessins, une pièce sonore, et des photogrammes en proposent chacun une facette, comme si le passé était convoqué à la manière d'un tirage au sort. Au-delà de la réflexion sur les modalités d'ex-position de la performance, ces divers médiums offrent une lecture poétique de cet événement vidé de sa charge symbolique jusqu'à en devenir anodin - un geste purement chorégraphique.
Il y aura une guide pour le visiteur afin de faire choisir une lecture parmi ces quatre propositions.