Ce qui est réel et ce qui ne l'est pas (2024)
Texte, pastel à l'huile sur papier
#016

[De janvier 2009 à mai 2009, à Avignon]

Avant de venir en France, j'avais travaillé pendant un certain temps et économisé un peu d'argent, mais ce n'était pas suffisant pour vivre, alors j'ai cherché du travail tout au long de mes études. Surtout l'euro était très cher, j'ai eu beaucoup de peine à recevoir l’aide de mon père.
À l'approche de 2009, je me suis peu à peu habituée à l'École des Beaux-Arts d'Avignon, j'étais si heureuse d'avoir mon propre espace de travail dans l'école, et j'apprenais peu à peu à vivre en couple plutôt que seule.

1.
Je ne veux pas dessiner ce qui existe dans la réalité.
Ce qui existe dans la réalité, je ne le dessine pas.
Ne pas dessiner ce qui existe dans la réalité.
Ce qui existe dans la réalité je ne veux pas dessiner.
Je ne dessine pas ce qui existe dans la réalité.

2.
Je tâtonne, je découvre.
Je sors un morceau de ma mémoire et je vous le lance.
Comme s'il n'y avait que ça, sans vous dire que c'était un échantillon.
Comme si c'était la preuve que je ne suis même pas dans mon travail, que je suis en retrait.

Comme quand on ne sait pas ce qu'il y a dans la soupe et qu'on la prend avec une cuillère et la met dans la bouche, la soupe est plus chaude que prévu et il y a quelque chose d'inattendu dedans.

Qu'est-ce qui serait le plus proche de la vérité si je formais mes pensées de manière méthodique.
Comment pourrais-je dire qu'elles contiennent de la nécessité.
Que dois-je dire à propos des pensées que j’ai en ce moment ?

3.
[Samedi 31 janvier 2009, Musée d'art moderne et contemporain de Nice]
Niki de Saint Phalle, est-ce parce que c'est une femme ?
Ce qu'elle veut dire m'attire vers elle.
Quand je regarde ses œuvres, je ressens les forces qui l'ont gudiée et la joie qu'elle a dû éprouver.
objet, objet, objet

4.
[Samedi 29 avril 2009]
Une étoile filante est passée doucement.
Suffisamment lentement pour que je puisse capter son mouvement avec mes yeux. 
J'ai eu l’impression que je devais souhaiter quelque chose, alors j'ai dit : "S'il vous plaît, rendez-moi heureuse. S'il vous plaît, permettez-moi de rester sur ce chemin".

5.
J'ouvre la porte de la maison fermée où les souvenirs sont cachés.
Ils reviennent soudainement à la vie et la tristesse vient de leur absence.
Pourtant, je rouvre la porte et descends pour revoir ces souvenirs.
Maintenant, et il n'y a plus qu'une seule lumière allumée.
Alors, qui se souviendra de mon absence ?